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Chronologie basée sur celle du livre « Jean Jacoby » écrit par Adolphe Deville.

Période Enfance

1891

Le 26 mars, naissance de Jean Lucien Nicolas Jacoby dans la maison Coutel, avenue de la Gare à Luxembourg. Son père, Michel Jacoby, est cheminot, sa mère, Marguerite Bauer, appartient à une vieille famille luxembourgeoise.

1892

Changement de domicile du à la mutation du père à Molsheim, les chemins de fer luxembourgeois étant dirigés depuis Strasbourg (Kaiserliche Generaldirektion der Eisenbahnen in Elsass-Lothringen) suite à l’annexion de l’Alsace-Lorraine. Le jeune Jacoby fréquente l’école primaire de Molsheim pour entrer ensuite au lycée St. Jean de Strasbourg.

1909

Très tôt, son talent artistique se révèle et il devient élève des professeurs Georges Daubner, Jordan, Henri Beecke et Auguste Camissar a l’école des Beaux-Arts de Strasbourg. Il quitte les études en 1911.

Période Jeunesse à Strasbourg

1912

Le 14 Octobre 1912, Jean Jacoby reçoit son certificat d’aptitude à l’enseignement du dessin dans les lycées et les écoles normales d’Alsace-Lorraine. Pour obtenir ce certificat, il a du adopter la nationalité allemande, l’Alsace faisant alors partie intégrante de l’Empire Allemand. Le 2 Novembre 1912, il commence son stage au Lycée Fustel de Coulanges à Strasbourg.

1913

Le 28 Juin 1913, Jean Jacoby épouse Anne Augustine Rose Richter, professeur de dessin, originaire de Marburg en Allemagne. Le métier de pédagogue ne satisfait pas le jeune peintre et par conséquence démissionne de son poste en cette même année 1913. Il tente l’aventure d’artiste indépendant et travaille comme portraitiste à Strasbourg et s’occupe de publicité pour le compte de la maison Tensfeld et de la société des chemins de fer allemands. Au travers de la Maison d’art alsacienne, il fait sympathise avec Paul Braunagel.

1915

Participe à une exposition au « Kunsthaus » de Baden-Baden avec un tableau « Nach der Anprobe » et avec un portrait du Dr. Heider.

1916

Naissance du fils Regnard (René) Charles Jacoby, le 4 Mai 1916 à Strasbourg.

1918

Jacoby quitte Strasbourg pour Wiesbaden.

Période Francfort

Durant sa période à Francfort, Jean Jacoby aurait travaillé pour un imprimeur local Gebrüder Fey. Différentes affiches imprimées sont signées « Hans Jacoby« . Il est d’ailleurs à rapporter que Jean se faisait aussi prénommé « Johann », certaine de ses oeuvres sont aussi signée par se prénom germanique.

1919

Jacoby quitte Wiesbaden pour Francfort-sur-le-Main. Le traité de Versailles lui avait fait perdre la nationalité allemande et au lieu d’opter pour la nationalité allemande ou française, il recouvre sa nationalité luxembourgeoise. A Francfort, il exécute de nombreux projets de vitraux pour la maison Witthuhn. En décembre 1919 parait à Francfort un carton avec dix lithographies originale de Jean Jacoby sur Strasbourg.

1920

Un catalogue de la « Frankfurter Kunstlerschaft » de 1920 le cite parmi les exposants avec un tableau « Lustige Gesellschaft« .

Période ISTRA a Strasbourg

Durant sa période ISTRA à Strasbourg, Jean Jacoby va participer à des activités sportives tels que footballeur dans l’équipe première de l’A.S. Strasbourg.

Aussi en tant que joueur de l’A.S.S., Jean Jacoby se lie d’amitié avec  Wilhelm Groenke (Bill Groenke) un militaire révolutionnaire et résistant allemand de la seconde guerre mondiale et aussi ami de Jean Moulin. L’on peut observer dans la correspondance de Bill Groenke que Jean Jacoby est aussi appelé « Hans« , prénom germanophone utilisé pendant sa période de jeunesse et à Frankfurt.

Bill Groenke

1923

Jacoby regagne l’Alsace et devient conseiller artistique a l’Imprimerie Strasbourgeoise (ISTRA). Jacoby illustre le livre d’école « Le français par les choses et par les images » édité par Istra à Strasbourg en 1923. L’on peut aussi retrouver des oeuvres de sa deuxième femme Mia Jacoby, rencontrée à Frankfurt, dans ce même livre d’école. Il est d’ailleurs intéressant de voir les premières oeuvres de Jean Jacoby sur le thème du sport dans ce livre.

Cette même année, il enlève le premier prix, le 22 Novembre 1923,  au concours organisé par le journal « L’Auto« , ancêtre du journal « L’Équipe« , avec l’oeuvre « Passage des haies« . 4000 concurrents venus de 16 pays participaient à ce concours. Il est très intéressant de voir les similitudes entre l’oeuvre envoyée au journal « L’Auto » et celle du livre édité par Istra à Strasbourg en 1923.

1924

Jacoby prend part au concours artistique des Jeux Olympiques de Paris. Il se voit attribuer la médaille d’or pour son oeuvre « Étude de Sport » avec les trois tableaux, « Corner – Football« , « Départ – Athlétisme« , « Rugby« .

Ci-dessous une des rares photos de la délégation Luxembourgeoise aux Jeux Olympiques de Paris en 1924: de gauche à droite Chr. Mirgain, le Dr. Razen, J. Proess, P. Hammer, L. Servais, J. Hilger et Jean Jacoby.

Delegation Luxembourg Paris 1924

Le Luxembourg occupa le 21ème rang, avec 16 points, sur 45 nations représentées.

Période Berlin

Durant sa période Berlinoise, Jean Jacoby va aussi participer à différentes activités sportives tels que footballeur au Tennis Borussia Berlin et de part la suite au F.Z.M. (Freizeitmannschaften) de Berlin. Au F.Z.M. de Berlin, il fut aussi entraîneur de football de la section jeune et des équipes féminines de handball.

1926

Suite à sa victoire aux Jeux Olympiques de Paris et la preuve de son talent étant faite de manière évidente, bon nombre de journaux réclament sa collaboration. Il accepte l’offre de la maison Ullstein et commence son activité à Berlin. Il participe à différents journaux berlinois tels que:

1928

Jacoby prend part au concours artistique des Jeux Olympiques d’Amsterdam. Il soit voit attribuer la médaille d’or pour son oeuvre « Rugby« . Une autre médaille lui est décernée par « Le Petit Journal« .

Suivant le livre « Cinquantenaire du Comité Olympique Luxembourgeois« , des cartes postales avec les sujets sportifs primés à Paris de Jean Jacoby furent mises en vente pour supporter le financement de l’expédition du C.O.L. aux Jeux d’Amsterdam.

1930/31

Jean Jacoby devient « Bild-redakteur » au journal radio diffusé (Rundfunk-zeitung) « Sieben (7) Tage » créé en collaboration avec Eduard Rhein. Ce journal radiophonique tire à 300.000 exemplaires. Le premier numéro sort le 22 Mars 1931. Jean Jacoby y assume l’illustration des romans policiers, des feuilletons de science-fiction, des actualités. et des sujets sportifs.

Sieben Tage funkblatter mit programm

Petite anecdote de Eduard Rhein sur Jean Jacoby dans son livre « Ein Jahrhundertmann« : « Eines Tages kam unser « dritter Mann ». Er hieß Jean Jacoby und stammte aus dem Elsaß. Ein toller Bursche, Olympiasieger in zwei Sparten und ein hervorragender Sportzeichner. Bis dahin hatte er nur für die « BZ AM MITTAG » gearbeitet. Wenn ich sah, wie der jeden Morgen in ein paar Minuten die aktuelle Sportzeichnung für die BZ hinhaute – das war gekonnt.

Wir zwei mochten uns besonders gern und stießen uns später immer wieder an der schrecklichen Prüderie von Kapeller. (Davon könnte ich Histörchen erzählen. Teils zum Totlachen, teils zum Heulen.) Ich taufte Jacoby auf Köbes um, und so nannte ihn kurz darauf der ganze Verlag bis hoch in die verehrte Direktion. »

1932

Jean Jacoby prend part au concours artistique des Jeux Olympiques de Los Angeles. Une mention « honorable » lui fut attribuée pour son dessin « Devant le But – hockey sur glace« .

1933

Anecdote de Eduard Rhein sur Jean Jacoby suite à l’election de Adolf Hitler au Reichtag: « Ich stürzte zu Kapeller. Die andern Redakteure sind schon bei ihm. Gespannte Betroffenheit auf allen Gesichtern.
Ich starre sie an – einen nach dem anderen – und sehe in versteinerte Grimassen.
»Was hat das zu bedeuten?« frage ich.
Kapeller ruhig, fast zu ruhig – er kann es ja sein, er ist Österreicher: »Weitermachen – arbeiten, als ob nichts geschehen wäre. Wir haben mit Politik nichts zu tun. Je weniger Aufregung, um so besser.«
Jacoby, der Luxemburger, schimpft wie ein Rohrspatz: »Das mußte ja kommen!« – Von der Decken, ruhig und besonnen: »Ich geh mal runter, mal sehn, was da los ist.« – Kapeller nickt, Decken geht. »

Période Mulhouse

1934

Au début de l’année, Jacoby quitte Berlin pour des raisons politiques. Il rentre en Alsace et s’établit à Mulhouse. Il collabore à plusieurs quotidiens et périodiques suisses et français, par exemple:

1935

Jacoby est nommé directeur artistique de ISTRA.

1936

Jacoby prend part au concours artistique des Jeux Olympiques de Berlin. Grand déception, le jury ne décerne aucune médaille. Les critiques d’art, dans les journaux, sont unanimes: Jacoby était le meilleur des concurrents en présence. Mais, le Journal of Olympic History 14 (May 2006) Special Edition sur les Jeux Olympiques de Berlin en 1936 et le rapport officiel rapportent qu’une mention « honorable » a été attribuée à Jean Jacoby pour son oeuvre « Cyclisme« .

Le 9 Septembre, Jean Jacoby meurt subitement à Mulhouse.

Période Post-Mortem

1937

Grandes manifestations sportives et artistiques avec inauguration d’un monument en l’honneur de Jean Jacoby à Schifflange

1952

Jean Jacoby reçoit, à titre posthume, la médaille Svoronos du Comite Olympique Italien.

1985

Le fond documentaire de ISTRA est fâcheusement dispersé et détruit.